La période protohistorique

La Protohistoire : Période où l’écriture demeure inconnue dans une région, alors qu’elle est employée dans une autre. Par convention, en France, on admet généralement qu’elle se limite à l’Age du Bronze (-1800 –  -750) et à l’Age du Fer (-750 –  -50) dont la dernière phase correspond à la période gauloise.

L’âge du Bronze : La Haute-Normandie ne recèle ni de mines, ni de cuivre, ni d’étain nécessaires à la fabrication du bronze. Il a fallu importer le métal. La Seine a donné lieu à un trafic. Sur 67 points ayant livré des objets en bronze en Seine-Maritime, 18 se situent le long du cours de la Seine. Les objets du Bronze ancien (-1800 – -1500) restent rares, limités à quelques haches et  hallebardes : les outils en silex sont toujours utilisés. Au Bronze moyen (-1500 – -1200) l’usage du métal se généralise : la fabrication de bracelet apparaît à côté des armes. Au Bronze final (-1200 – -750) ces dernières se multiplient et toute une panoplie nouvelle d’outils se développe : ciseaux, gouges, enclumes et objets de parures (épingles, boutons,…). Des artisans bronziers locaux  apparaissent peu à peu. Un grand nombre de haches recueillies autour de l’embouchure de la Seine rend compte d’une véritable industrie locale produisant des haches justement appelées de « type normand » à la fin du Bronze moyen. La région de Tancarville participe à ce mouvement.

L’âge du Fer : La vallée de la Seine est jalonnée de sites fortifiés remontant à la fin de l’âge du Fer. On compte ainsi 14 caps de l’Epte à l’estuaire de la Seine. Aménagés sur des éperons dominants, ils sont délimités par de puissants remparts de terre précédés par un large fossé. Ces fortifications apparaissent souvent multiples : le camp de Boudeville, ou Bout-de-Ville, à Saint-Nicolas-de-la-Taille, comporte ainsi quatre remparts successifs. Ces camps, ou « oppidas », ont longtemps été considérés comme des ouvrages militaires. Construits en des points stratégiques, un certain nombre d’entre eux a pu servir pour concentrer des troupes ou organiser la défense du pays face à l’avancée des troupes romaines de Jules César, au moment de la « guerre des Gaules ». Mais on pense aujourd’hui que les fortifications revêtaient d’abord un rôle symbolique : il s’agissait d’affirmer sa puissance. Ils ont pu jouer de plus un rôle social et économique, rassemblant des populations autour d’activités artisanales ou de stockage de produits agricoles.

A Tancarville, deux camps ont été identifiés. Au Petit-Mont, un éperon a été barré au nord par un talus très sinueux. Il est aujourd’hui coupé par de nombreux chemins forestiers. L’hypothèse est avancée come quoi l’entrée primitive correspondrait à une ouverture dirigée vers le village de Tancarville. La base du promontoire sur lequel le château médiéval est assis comporte aussi un talus, également sinueux et arasé en bien des endroits. Ce dispositif de plusieurs camps se faisant face, ici Tancarville face à Saint-Nicolas-de-la-Taille, correspond à un cas fréquent dans la vallée de la Basse Seine.

 

Propos recueillis du livre « Tancarville, un château, un canal, un pont, toute une histoire… »

 

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