Présence de l’Homme de Néandertal

Sur la route de Tancarville-Bas, une petite carrière avait été explorée. « De nombreux éclats profondément patinés » et des pointes y avait été recueillis. Une partie de ce matériel pourrait appartenir au Paléolithique moyen. C’est très précisément à cet endroit qu’a eu lieu une fouille en 1984. Celle-ci a mis au jour deux niveaux d’occupation implantés lors d’une phase relativement froide et humide et qui doivent se situer entre – 130 000 et – 70 000.

Les deux niveaux ont livré une belle quantité de matériel. Les produits de débitage y dominent très largement. Près de 800 silex taillés, parmi lesquels se remarquent quelques lames et éclats détachés sur des blocs, les nucléus « Levallois ». Parmi ces éclats Levallois, certains peuvent être utilisés tels quels mais l’aménagement de leurs bords par un travail de retouche les transforme en racloirs efficaces pour le travail des peaux. D’autres constituent d’excellents couteaux de boucherie, pour dépecer le gibier ou découper les peaux. D’autres encore, brutes ou retouchés, arment l’extrémité de lances pour les plus légères, d’épieux pour les plus robustes : ce sont de redoutables armes de chasse qui sont utilisés contre des chevaux, des bisons, des aurochs (bovidé de grande taille pouvant atteindre 2m au garrot), des ours, des mammouths…ou même des lions qui vivaient encore dans le Pays de Caux il y a moins de 15 000 ans…

L’ensemble de ces éléments suggère l’existence, à cet endroit, d’activités liées à la fabrication des outils. Cet ou ces ateliers de taille, si l’on considère les deux niveaux, doit avoisiner un habitat. L’existence de nombreux silex brûlés, de fragments de charbon de bois mêlés aux artefacts, suggèrent effectivement la présence d’un campement qui peut être installé soit près des berges de la Seine, soit sur un replat du versant, voire dans un abri sous roches aujourd’hui effondré ou oblitéré par des sédiments postérieurs.

Après – 30 000 ans, le climat devient tellement froid, que la végétation disparaît de nos régions et par voie de conséquence, les animaux et les hommes qui pratiquent la chasse et la cueillette. C’est un peu avant – 10 000 que les hommes repeuplent la Normandie. Il s’agit cette fois d’hommes « modernes », des « homo sapiens sapiens ». Ils vivent par petits groupe, encore nomades, pratiquant la chasse des derniers rennes, du cheval et du cerf. Leurs campements se retrouvent surtout dans les vallées, bien abritées des vents et plus giboyeuses à cause de la présence de l’eau. Sur les plateaux, comme celui de Tancarville – Haut, on ne retrouve que les traces de passage ou de courtes haltes.

 

Propos recueillis du livre « Tancarville, un château, un canal, un pont, toute une histoire… »

 

Si vous souhaitez vous procurer le livre « Tancarville, un château, un canal, un pont, toute une histoire… », n’hésitez pas à vous rapprocher du secrétariat de mairie.