Les temps géologiques

Ne remontons pas plus loin que le Jurassique supérieur qui nous fait faire un saut dans le temps de 144 millions d’années. Tancarville et ses environs étaient alors en haute mer ! Haute mais peu profonde. Entre 25 à 50 mètres. Requins et autres poissons, coquillages, ammonites, divers reptiles marins pouvant atteindre jusqu’à dix mètres de longs (comme l’ichtyosaure) y nageaient. Quelques crevettes et gros oursins à baguettes, des huîtres en virgule, quelques brachiopodes, de rares tortues, des nautiles parfois de très grandes tailles, du bois fossile et de rares empreintes d’algues complètent le tableau de cette biodiversité.

Aucune opportunité, cependant, d’y rechercher des fossiles, car à Tancarville, les couches jurassiques sont fort profondes et n’affleurent pas.

Après le Jurassique, la mer se retire et pendant 25 millions d’années nous nous trouvons en domaine continental. Faute de sédimentation, point de fossile conservé donc peu d’informations sur ce qui se passait…

Au Crétacé (vers – 115 millions d’années) la mer envahit à nouveau le continent. Mais les sédiments marins qui vont se déposer durant cette période n’affleurent guère à Tancarville. La base de ces escarpements crayeux est le plus souvent recouverte d’éboulis ou de végétations. Ces couches de craie ont leur importance puisque les    ingénieurs qui ont conçu le pont de Tancarville ont mis à profit leur compacité et leur résistance pour y ancrer le pilier nord du pont.

Après le dépôt de ces couches marines crétacées, au Tertiaire (difficilement     datable par les géologues), les épaisses couches de craie se sont dissoutes et un karst (relief typique des régions où le calcaire prédomine) a entaillé le sous-sol crayeux, y creusant de profonds puits et poches séparés par des aiguilles de craie ou pinacles. Ces cavités, puits, poches ont piégé les silex des couches de craie disparues, et une argile rouge a empli et colmaté le tout, formant ainsi l’argile rouge à silex, le « tuc » des cauchois.

Enfin, c’est au cours du Quartenaire que la Seine et ses versants, berges ou falaises, ont acquis leur morphologie actuelle. Le vallon du Vivier a été creusé pendant une période de niveau marin bas. La remontée du niveau marin ces dix derniers millénaires a gêné l’écoulement de la rivière de Tancarville, ce qui a entraîné le colmatage du vallon du Vivier et la formation de marais et d’étangs.

 

Propos recueillis du livre « Tancarville, un château, un canal, un pont, toute une histoire… »

 

Si vous souhaitez vous procurer le livre « Tancarville, un château, un canal, un pont, toute une histoire… », n’hésitez pas à vous rapprocher du secrétariat de mairie.